COLDSTAR Coming home EP 2023
Album Review
COLDSTAR Coming home EP 2023
Encore une formation qui regarde dans le retro wave (synth cold pop) et y surfe avec équilibre (aussi maitrisé que lorsque Kavin skie).
COLDSTAR sort un EP et distribue ses clips de cosmonautes en scaphandre, comme des slips sexys de lingerie fine.
Martin Bauman et Michael Freund, suisses ils sont et probablement autant touchés par la grâce des synthétiseurs de Kraftwerk que par la magie de ceux de Daft Punk (ou Kavinski donc).
Portant combinaison seyante en apesanteur, le contrepoids se fixe dans de discrètes connexions goths trempées de Lords of the Lost, Sisters of mercy ou The Mission.
La pochette, teintée gris bleue, coupe, par une côte mal taillée les 2 combinaisons spatiales sur lesquelles, on remarque un sens interdit oblique et tout blanc, affiché une seconde fois en grand sur la photo.
'Coming home' ou le retour impossible!
L'ouverture éponyme au nom du groupe 'Coldstar' mélange 2 voix qui s'opposent, l'une, grave et un brin cérémoniale, l'autre, à contre-pied, électro-cartoon qui ne se prend pas au sérieux.
Le résultat, étonnant, marque un rythme plutôt guindé vers l'infini et au-delà.
'I won't follow you' suit dans une affirmation inverse de l'envie rencontrée.
La cadence claquante et martiale lance le pas quelque peu militaire, encouragé par un synthé virevoltant pendant que les vocaux se promènent avec grâce et dramaturgie.
Des bulles échappées du clavier, telle une pluie d'étoiles, viennent croiser des lignes électroniques. Le défilé s'effectue avec une fierté parfois rigide mais on y colle comme des aimants.
'Emily star' nous embobine dans sa voix lactée. Les vibrations grandioses libèrent des langues de feu.
Dans l'espace, soudain, le clavier en spirale entraine des voix électroniques tremblantes.
Le message passe (pas uniquement dans la bouteille) à travers une mélodie mélancolique troublante, légèrement gothique et sans guitare, ce qui n'est pas une tare!
'Noisefloor' fait sauter les touches comme on a marché sur la lune, brouillant les signaux des communications lointaines venues de la terre.
Derrière un amas de cliquetis, parfois inquiétants, les synthés se répondent en stéréo puis on atteint un rythme de croisière.
C'est à la fois, lourd dans la rythmique obsédante et léger dans la ritournelle sinueuse qui tourne autour de la colonne de direction.
Le morceau, lui, ne dévie pas de son but, envahir et recouvrir nos esprits d'une couche léthargique de sérénité.
'Last dance' achève ce beau voyage avec une voix voccodée vite remplacée par un chant solennel.
Le final nous entraine danser au fond de la nuit en répétant les mêmes pas qui rassurent.
Synthé tournoyant ou zébrant, le charme opère pareil à l'improbable jeunesse d'une fille au per...manent.
Nos helvètes évitent toutes longueurs ennuyeuses en développant juste ce qu'il faut pour nous tenir en suspension.
'Gazeuse' affirmait Gong et l'heure a sûrement sonné pour nos horlogers!
Pas aussi froide mais aussi noire et brillante que le chocolat, leur musique, aux synthés analogiques, trace, sans stress, des tresses de lumière thérapeutiques.