Min-Deed, My Empty Room (EP)

Album Review

Album: 
Min-Deed, My Empty Room (EP)
Artist: 
Min-Deed,
Record Label: 
Cavalcade Production
Style: 
indie
Date: 
24/04/2023
Reviewed by: 
Preumont Michel

Min-Deed, My Empty Room (EP)

 Cavalcade Production

michel 

Min-Deed, consultance informatique?

Nein, Min-Deed, une formation originaire du Val de Morteau, dans le Doubs abstiens-toi,  dont la genèse remonte à 2010, lorsque Caroline de Fraville ( graphiste, styliste, peintre, lyriciste, chanteuse)  et Nicolas Robert ( passé chez RAN, et d'autres formations  du côté de Besançon, dont Brent)  décident de monter un projet musical basé sur les textes de Caroline.

Le duo expérimente at home puis recrute  Julien Becle ( guitare), également passé par RAN et Alexis Piton ( basse), un ex - Welcome Noise.

Un EP inaugural 'Illusive Happiness' ( auto-produit)  paraît en pleine pandémie ( 2020 ), la carte de visite plaît, le groupe multiplie les concerts  et prépare un nouvel enregistrement, rendu possible grâce à une campagne de crowdfunding , My Empty Room est désormais une réalité.

 

tracklist

 1. Fiction 02:55

2. Hidden words 04:27

3.Superhero 03:46

4.Demons 04:28

5.My empty room 04:07

6.The last breath 06:48 

 Caroline de Fraville (textes, chant), Julien Becle (guitare), Alexis Piton (basse,guitare)  et Nicolas Robert (batterie)

Photo credit: The Glint.

Qui se cache derrière The Glint?

Virginie duval de Fraville , on reste en famille....

Un cliché qui éveille la curiosité: un personnage revêtu d'une tunique rouge dont on n'aperçoit pas le visage, il est recouvert d'une cotte de mailles, tandis qu'en arrière-plan, d'autres silhouettes floues, drapées d'un linge blanc, tiennent un conciliabule,  ambiance Eyes Wide Shut, cette pièce est  donc loin d'être empty.... 

Le film commence, il ne s'agit pas d'  une docu-réalité, non, une   'Fiction'  entamée par quelques bruitages insolites,  style A Space Odyssey, soutenus par une batterie frappée à coups réguliers,

Il faut patienter avant d'entendre la voix voilée de Caroline psalmodier un chant énigmatique, montant insensiblement en puissance lorsque  un choeur vient la soutenir, à l'arrière une guitare rêche grince et excite les sens  pour finir le thriller abruptement.

Sans le générique de fin, on reste sur sa faim.

' Hidden Words' mais pas hidden guitars, à la fois lourdes, incisives, répétitives, elles entrent en action après une intro liquide et venteuse, Nico tambourine  en équilibriste, une nouvelle fois la chanteuse intervient après un prélude qui aura pris 60 secondes.

Après un break corrosif, elle reprend son discours, mi parlé, mi-chanté, et toujours saccadé, pour nous transporter dans un univers, mariant indus, trip hop, dark electro, qui peut faire penser aux conceptions d'une  Erica Dunham ( Unter Null).

Ce n'est ni à Mr Bean, ni à Bridget Jones, que 'Superhero'  fait allusion, le morceau accrocheur et magnifiquement illustré par un clip réalisé par Vincent Rouffiac, bouscule  grave ( pour utiliser le vocabulaire de Nancy, la fillette des voisins).  Si tu aimes Muse, les Cranberries, que l'epic metal ne t'effraie pas, tu vas craquer pour ce démiurge sans peur et sans reproche, chanté d'une voix suggestive par Caroline de Fraville.

' Demons',  pas ceux de minuit, tu veux nous refiler la nausée, débute par une intro impressionnante, atmosphérique et héroïque à la fois, elle s'achève par quelques notes au piano, avant l'entrée en scène de la chanteuse qui transforme la plage en ballade symphonique, digne des meilleurs morceaux de symphonic metal façonnés par Nightwish, Epica, Lacuna Coil et autres porte-drapeaux du genre.

...  dans la chambre vide je passe l'été à écouter cette symphonie qui était si belle et qui me rappelle un amour infini... merci Michel d'introduire ' My empty room', une plage mélancolique  qui va arracher quelques larmes aux coeurs sensibles!

Après une tendre  amorce au synthé, prenant des tonalités glockenspiel, mademoiselle de Fraville, à la manière d'une Beth Gibbons de Franche-Comté, ouvre son âme et dévoile  les désarrois amoureux qui la dévorent.

Le texte est servi sur un fond musical clinique, aux accents trip hop prononcés , tu te sens comme hypnotisé, étourdi par cette ballade dramatique et torturée.

Et tu boiras le calice jusqu'à la lie, tu y laisseras ton dernier souffle , 'The Last Breath',  avec un intitulé pareil,  tu te rends vite compte qu'il n'y a pas de place pour la gaudriole.

Le piano aussi tragique que les envolées déchirantes concoctées par  Elton John  dans ' Funeral for a friend', le drumming en mode marche funèbre  et le chant  émouvant,   annoncent une séquence finale proche d'un requiem romantique.

 Seigneur, entends ma prière:

... Libera me, Domine, de morte aeterna, in die illa tremenda : quando caeli movendi sunt et terra : dum veneris iudicare saeculum per ignem....

 

Tu dois écouter cet EP  rigoureux et  hautement original, à l'esthétisme raffiné  et à la force suggestive puissante!