VIOLET NOISE - Ready to break EP 2023

En voilà 4 parisiens qui ont fait le paris de se lancer à la période optimale de 2020... moins chanceux tu finis au cimetière!
Malgré cela, ne cherchez aucun stress ni tristesse (tout juste un peu de mélancolie) dans leur musique, gravée sur leur premier EP 'Time Machine', pourtant sorti l'année du confinement.

En 2022, ils sortent le single 'Caroline' qui se refait un nom après avoir lâchement abandonné MC Solaar et Status Quo.
Tout ça nous conduit à la parution récente de 'Ready to break' sans préciser si la rupture concerne la fameuse Caroline mais voici le nouveau Lineup :

Sam : guitare et chant lead
Arnaud : guitare électrique
Benjamin : basse
Loïc : batterie et chœurs

De quoi s'agit-il alors?
"Les chansons explorent les thématiques du temps, de la nature et des connexions humaines dans une époque technologique."
Pour les influences musicales, direction l'indie (mais tous les jours!) folk-pop, idéal pour transporter ces réflexions (qui devraient tenir, actuellement, du réflexe!).

La pochette confirme les teintes de dégradé violet, sur les traces du nom de la formation.
Un nageur, en maillot, bras tendus pour l'équilibre, marche sur des ondulations de nivellement comme du bruit ('noise').


'Infinite loop' démarre dans une ambiance très relaxante, avec des cordes pincées en harmonique, et un son de tambour légèrement tribal sous des peaux martelées.
Le chant très posé, voir reposé, transmet une belle sérénité.
Plus tard un rythme marqué, derrière une guitare progressant en stridence, secoue la mélodie puis ça boucle sur la phase d'intro.
L'alternance se poursuit avec une émulsion de voix dans sa partie montante. Une plage assez atmosphérique pas loupée...

Même si les accords ne correspondent pas complètement, le départ de 'Open ocean" fait instinctivement penser à 'Marquee Moon' de Television.
Quant à la voix, très détendue, elle m'évoque une combinaison Tom Verlaine / David Byrne des Talking Heads, en moins nasillarde néanmoins (sans le nez, quoi!).
La basse rebondissante, alliée à la batterie métronomique, contribue à la sensation de pulsation régulière.
La partie centrale flotte sur d'angéliques voix superposées avant un riff souligné puis un envol final avec la répétition de la sentence 'Go deeper' au milieu d'éclaboussures de guitare.

La basse chaloupe entre les lignes de guitares, juste caressées, donnant des couleurs latines au titre 'Deauville' (qui a perdu la boussole car le Nord ment!).
La batterie discrète ne masque pas l'arrivée d'une guitare aux tournures hawaïennes, proche de la mandoline.
Les somptueuses harmonies vocales, d'une grande douceur, confirment un côté laid-back nonchalant et revigorant en même temps.
L'entremêlement du passage guitare électrique, guitare acoustique, voluptueux lui, exprime un pur délice en conclusion.

'Ready to break' ouvre sa mélancolie en clair-obscur et c'est touchant!
Quelle délicatesse cette guitare sèche accompagnant la voix nue!
Une guitare tremblante accentue alors le sentiment prédominant avant l'entrée de la rythmique.
Puis la mélodie gonfle ses poumons pour expirer de fines bulles de contentement en suspension à terme.



Voilà une bien belle carte de visite, un quatre titres présenté comme un carré d'as!
Le bruit n'existe que dans la photo, pour le reste tout contribue à une harmonie particulièrement raffinée.
Enchainer l'écoute des morceaux fait du bien, un break des plus salvateurs!