WEDINGOTH - LP 'Five Stars Above' 2023

Album Review

Album: 
WEDINGOTH - LP 'Five Stars Above' 2023
Artist: 
WEDINGOTH
Style: 
PROG ROCK/PROG METAL
Date: 
20/06/2023
Reviewed by: 
NoPo

WEDINGOTH - LP 'Five Stars Above' 2023

Steven Segarra (non, ce n'est pas le frangin, ni le beauf d'Hélène dont le nom n'a qu'un 'r' et que c'est même pas son vrai... mais cela ne nous... regarde pas!) se trouve à l'origine de ce mariage gothique (pas vraiment musicalement).
Avec Steven dans Catharsys, Laure Flores assurait le chant à l'origine, puis ce fut Maud Hernequet et voici Céline 'Nephtys' Staquet en 2022.
Stéphane Rochas s'assoit à la batterie en 2022 et Manon Fortin conserve la basse depuis 2016.
7 ans ont donc été nécessaires pour stabiliser la formation lyonnaise et donner une suite à leur précédent disque.

2009 'Candlelight'
2012 'The Other Side'
2016 'Alone In The Crowd'
2023 '5 Stars Above'

La pochette rococo (rico?) laisse présager une musique symphonique mais il s'agit plutôt de prog-rock/prog-metal.
Au centre, une femme, comme une statue, attire l'oeil par sa tête entourée d'un aura sur fond nocturne dégradé vers le pourpre.
Des personnages figés gisent à ses pieds. A contrario, le mouvement se créé par 2 colonnes, encadrant la scène, qui explosent dans l'instant.

Après le bataillon et le médaillon, au tour des microsillons pour le pavillon :

Douce mélopée à la guitare acoustique et nappe de clavier à ambiance floydienne précèdent la voix magnifique de Céline.
'Dear universe' nous présente la beauté de son espace musical en prenant son temps.
La batterie sonne un rythme mid-tempo profond et la chanteuse vocalise puis susurre 'Don't let me down'.
On se laisse envahir de douceur par ce morceau régénérant.
Le démarrage d'un riff zébré et ample à la gratte fait la jonction avec...

'Masterpiece of Life' claqué par une batterie musculeuse.
Après cette entrée tumultueuse, le développement baigne dans un prog métal classique et captivant. On libère parfois le clavier dans ses volutes.
Le chant reste, résolument conducteur par un fil mélodieux même si la guitare s'octroie un long solo lumineux ponctué par des cymbales de plus en plus sollicitées.
Une fausse fin acoustique libère les instruments dans une belle communion.  

Le clavier à l'entrée 'Dear Man on Earth' sonne fabuleusement bien d'autant que, combiné à la guitare plaintive, les 2 instruments forment une assise idéale pour le chant émouvant, doublé ensuite puis bordé de chœurs.
La batterie vient caler les bords de la mélodie particulièrement alléchante favorisant la partie instrumentale finale bien trop courte avec un solo de gratte mélancolique.

Obligatoirement, au son de l'aiguille cadençant 'Time', on pense au morceau de Pink Floyd.
Un violon, piqué par quelques touches de piano, vient brosser le poil, la basse rebondit et la baguette remplace l'aiguille.
Ce titre, lui aussi mélancolique, n'a finalement rien en commun avec le Floyd.
Après un stop, la voix se tait et l'harmonie gonfle puissamment, claviers berçant, rythmique plombée, guitares striantes multicouches, brillantes, enivrantes.
Le chant épique revient plus tard, oppressant, avant de laisser des sons de basses et guitares profonds et déprimants, tel un moteur prêt à caler, jusqu'à la conclusion murmurée en tic tac (sans boom).

Là, des roulements sur les toms introduisent 'The Space Man'. La basse creuse la rythmique alors que les guitares bégaient.
La voix se veut plus grave et solennelle. La batterie multiplie les frappes sur les cymbales et la cloche.
La piste se prolonge sombre et mystérieuse.

'I don't care', moi si et ça me plait bien ce démarrage tumultueux.
Les frappes lourdes, entourées de basse et de riffs de guitares, construisent un rythme pachydermique.
Le chant dénivèle sur la sinusoïde en prenant parfois du grain. Le déroulement prévoit plusieurs rounds pour distribuer quelques claques (penser à tendre l'autre joue!).
La composition se montre de plus en plus menaçante, sans atteindre l'explosion qui n'arrive jamais, malgré le break central, double pédale dehors et solo de guitare tournoyant.
Au bout, des chœurs lointains et clavier sombre tirent le rideau.

Accélération nette de la batterie claquante sur 'Cross the mirror', trempée dans une couche bombée de basse.
Synthé et voix ajoutent une tranche bucolique, contrariée par des guitares moroses et saccadées.
Ce qui fait office de refrain, propose un dessert sucré et gourmand et les baguettes s'en tapent la cloche.
Un couloir invite un piano léger, laissant place à des coups tribaux et des mots scandés puis une guitare autiste, baignée de claviers, rappelle des vocaux graves.

Voici le pavé (15'30)... dans la mare ou pas, mais il éclabousse! On n'est pas là pour rigoler avec 'My own sacrifice'!
La basse slappée appelle à la rescousse. La guitare ne se fait pas prier et la batterie roule des hanches.
Plein centre, le break tape les abdos en saccades avec des instruments montrant leur puissance puis ils enchainent par quelques caresses atmosphériques.
La guitare s'y prélasse, louvoyant entre les astres, alors que la basse se met à révulser puis le chant s'emporte en vocalises avant un atterrissage un peu plus calme.

Quoi de mieux que de conclure avec 'Love' au synthé cosmique et guitare acoustique chatoyante?
La voix s'en trouve confortablement installée, montant à son firmament étoilé.
La rythmique vient rouler discrètement d'abord puis la cadence s'active plus fermement.
Le morceau progresse dans l'emphase et l'épaisseur orchestrale. Un espace se forme pour quelques touches de piano, cymbales et chœurs avant l'envolée finale, délicieuse.

Contrairement aux tendances actuelles, aucun titre ne se dégage, l'appréciation se fait au fil d'une écoute complète et attentive.
Un disque, plein de virtuosité et de circonvolutions, construit dans la cohérence où l'on prend plaisir à s'immerger.
Allongé dans l'herbe, on peut même deviner 5 étoiles brillantes.

Tracklist :

1. Dear Universe (4:10)
2. Masterpiece of Life (8:57)
3. Dear Man on Earth (2:36)
4. Time (5:36)
5. The Space Man (4:30)
6. I Don’t Care (5:55)
7. Cross the Mirror (6:45)
8. My Own Sacrifice (15:30)
9. Love (5:07)
Guest on Cross the Mirror : Olivier Castan : keyboards
Lyrics by Sly Tale.
Mix and Master by Olivier Didillion at Recordid Studios.

 

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