Big Wool au Barbe, Plouha, le 13 octobre 2023

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About: 
Big Wool au Barbe, Plouha, le 13 octobre 2023
Artist: 
Big Wool
Date: 
13/10/2023
Venue: 
Le Barbe
Place: 
Plouha
Your Reporter on the Spot: 
Michel Preumont ( texte & photos)

Big Wool au Barbe, Plouha, le 13 octobre 2023

 

michel 

 Ce vendredi 13 octobre 2023, un joueur avait coché tous les bons numéros du loto. Il remporte la somme de 13 millions d'euros.

13 kg d'injures, car  c'est pas toi!

Pour te remettre de ces désillusions, tu décides d'aller faire un tour au Barbe qui programme Big Wool. 

Tu oublies Phildar, le Mérinos, les pelotes et les aiguilles à tricoter , Big Wool est une formation rock, originaire de l'Anjou.

Le projet est né dans l'esprit du guitariste  Nicolas Zambon ( Lucid Ann, VedeTT) et  du bassiste/basketteur Guillaume Le Cahain (Coco Grrrls), le duo embrigade Maxime Dobosz  ( lead vocals, guitar,) aka San Carol, l'énergique batteur Vincent Lechevallier, qui servait chez Pony Pony Run Run  et plus récemment chez La Mine de Léo et, enfin, Baptistine Bariller au violon, issue du milieu classique, elle fait partie de l'orchestre symphonique Scènefonia.

Discographie: un single, un EP, un full album.

A 20:30, le quintet investit la scène  et amorce, en mode brumeux, le titre ' Simple travels', un usage méticuleux de la loop station crée un climat automnal et, quand Vincent entre en action,, le moteur diesel  termine sa période de préchauffage.

D'une voix délicate, Maxime Dobosz entame  un chant  mélodieux, favorable aux rêves éveillés et au lâcher prise.

On sort les étiquettes pour happer:  le passe-partout  indie, mais aussi shoegaze, dream pop , orchestral pop et enfin, post rock.

C'est hyper bien foutu et dégage à la fois un sentiment de sérénité et de chaleur humaine.

Les deux guitaristes se partagent des riffs fluides, le batteur et la basse  cimentent un fond inattaquable, les petites touches de violon ajoutent une pointe mélancolique à l'ensemble,  'Always goes wrong' se montre aussi soigné que la plage précédente.

Et c'est parti pour les associations: Great Lake Swimmers, Vetiver, Bowerbirds ou Isbells et Marble Sounds en Belgique.

'Magpies', dit la playlist, un titre plus mouvementé,  non repris sur disque.

Vincent se montre très actif derrière son kit, Baptistine s'occupe des secondes voix, le morceau, catchy,  présente des effluves jangle pop pas désagréables.

Un voisin avance Weezer, sa copine opine et ajoute R E M, on ne les a pas contredits.

Le combo doit préparer un nouvel enregistrement car nous n'avons trouvé aucune trace du titre ' Freud', qui   clairement n'a aucun lien  avec eine österreichische Pop-Band aus Wien, car le morceau, agité, montre plutôt un aspect Nirvana ayant comploté avec les dB's.

Le crissement de la craie sur le tableau, pas forcément noir, provoquait chez toi une irritation profonde, tu n'aurais pas apprécié le petit jeu du batteur récurant ses cymbales avec son stick.

Après cette amorce irritante, des guitares aériennes prennent le relais et  'The Fall' est définitivement lancé.

Pendant un laps de temps relativement long, violon et batterie sont au repos , comme la plage, à la texture post rock évidente,  fait près de huit minutes ils auront tout le loisir  de s'impliquer avant le terminus.

Ce titre constitue un  des highlights du set, un must si tu affectionnes Sigur Rós ou Explosions in the Sky.

Pendant 'Nova Bossa' , un guignol, légèrement exhibitionniste, met tout en oeuvre pour désorienter Baptistine en entamant une chorégraphie boiteuse à 30 centimètres de son violon.

Heureusement   un besoin pressant le voit prendre la direction des lieux d'aisance et le groupe peut poursuivre la lecture de cette seconde plage  présentant un caractère post rock éthéré.

Un  violon en pizzicato, du delay sur les  guitares , et des motifs rythmiques répétés, c'est du travail fignolé.

Nicolas  hante la slide, la setlist annonce   ' No sorries', le morceau accrocheur  qui ouvre l'EP  'Simple Travel' ,  'Hello Houston', toujours d'après le papier gisant aux pieds de la violoniste, le suit, puis en principe,  vient le dramatique et incandescent  'Dancing in the fire' mixant des vocaux à la Jeff Buckley et des arrangements à la Arcade Fire, mais on soupçonne le groupe d'avoir bousculé l'ordre de passage des différents titres.

Il en reste une, annonce le chanteur:  'Supertrigger', un morceau lent et  épanoui,  qui  achève brillamment  un concert intense, estimé à sa juste valeur par un public subjugué.

 

Big Wool jouera à Angers ( Jokerspub) le 25 octobre.