FULL MOON LITTLE HOUSE - Session Live Radioactiv' à Bonjour minuit le 13 Avril 2023

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About: 
FULL MOON LITTLE HOUSE - Session Live Radioactiv' à Bonjour minuit le 13 Avril 2023
Artist: 
FULL MOON LITTLE HOUSE
Date: 
06/04/2023
Venue: 
BONJOUR MINUIT
Place: 
SAINT-BRIEUC
Your Reporter on the Spot: 
NOPO

FULL MOON LITTLE HOUSE - Session Live Radioactiv' à Bonjour minuit le 6 Avril 2023

La Session Live aura bien lieu, comme une bouffée d'air, en parallèle de la manifestation du même jour le 6 Avril.
Les réseaux sociaux l'annoncent, le panneau devant la salle le confirme : Full Moon (à bonjour minuit, ça le fait!) Little House à 19H, gratuit (et net d'impôt)!

Toutefois, elle ne sera pas diffusée en direct (mais le 13), la faute à Voltmètre, l'allongement de l'âge de la retraite ayant (peut-être) fait disjoncter le truc.
19h, la jeunesse, bien présente ce soir, a encore du jus pour un moment mais 8 fois 8 est un grand huit qui vous secoue drôlement!

Les 4 musiciens vont nous jouer un rock alternatif, ambient/prog/électro qui ouvre bien grand les chakras.
Merci à eux vu le contexte! Très généreux, ils dépasseront même le générique de fin, rallongeant le 'contrat' (pas de 2 ans mais de 15 bonnes minutes...).

D'entrée, on embarque pour un long voyage. 'Black mirror' prend le temps d'installer une ambiance contemplative bercée par un groove immuable.
La guitare égrène un arpège en boucle, le synthé fourmille de notes avides. Le chant se veut séraphique, quasi immatériel.

'Waiting for the sun' n'a pas grand-chose à voir avec les Doors. Néanmoins, il ouvre les portes aux rayons de soleil...
La rythmique basse/batterie, fascinante de régularité, permet aux entremêlements guitare/synthé de s'exprimer librement.
La voix passe du souffle à l'aérien. Puis, derrière cette promenade cosmique, l'électricité prend le dessus comme une pluie de météorites.

Les accords à la guitare, à l'entrée de 'Off', sonnent acoustiques. A nouveau, la voix évanescente, plane, rappelant Thom Yorke (Radiohead) dans une dream pop.
Les baguettes aiment rebondir plongeant par instants dans de profonds échos. Le clavier prend, par surprise, avec des allures de trompette.
Soudain la guitare saturée part en piqués sombres, dessinés par le synthé, rasant le sol sans s'écraser, tout l'art du contrepied.

Un temps d'ajustement permet de nous transporter de 'Off' à 'Wolf' (absent du disque) dans un voyage intersidéral hypnotique.
La cascade de notes au clavier me rappelle la BO 60's  'Amicalement vôtre' enrobée d'une basse très tonique.  
Mais c'est avant le bouillonnement déclenché par la guitare qui s'écoule ensuite tumultueusement dans un siphon psychédélique.
L'arrêt derrière le retour du gimmick au synthé est un piège et ça repart de plus belle dans de violents éclaboussements colorés et oniriques qui déclenchent les applaudissements nourris avant l'interview.  

 

Kévin Navizet démarre le projet pendant le confinement en publiant un morceau par mois pendant un an donc 8 morceaux (son grand 8?), le compte est bon non?
L'expansif Jules Brunet (au T-shirt Pink Floyd) le rejoint, le premier, à la batterie d'autant qu'ils se fréquentaient déjà.
Stéphane Bilger (qu'on se souvient avoir vu avec Light Side Band à Bonjour Minuit) s'occupe des claviers.
Yann, à la basse, spécialiste des chants de marin (!) arrive il y a 3 mois.
Jean-Luc Le Meur, au son (qu'on connait depuis les Chapas et Iolo Gurrey) met sa patte exigeante au son.
L'album 'Funeral' vient de sortir et parle de la mort évidemment... mais pas que...
Les gars viennent du Trégor et sortent de résidence à la grande Ourse de Saint-Agathon où ils ont pu rôder leur prestation devant un auditoire constitué de classes de CE1 CE2... plus stressant que d'habitude!
Prochain concert le 2 juin au Marmousse (au Légué à Plérin) pour l'anniversaire de Litzic, excellent webzine pointu, qui les soutient depuis le début.

 

Ouverture de 'Eyes', sèche, par le seul son magmatique du synthé, survolé de la voix, dans un deuxième temps. L'instrument se met à tournoyer tel un aigle surveillant sa proie.
Le rythme s'accroche, comme il peut, à une falaise, cassé par des moments de flottement aussi impressionnants que le vide. Cette cadence, changeante, déroute.
La guitare, à l'E-bow, hurle et  se fond dans cet imbroglio d'arpeggio au clavier.
Très électro expérimentale, la compo intrigue par son ambiance finalement inquiétante.

'June' glisse sous la plume de Kevin en hommage à sa fille.
A l'inverse, ce morceau, d'une grande douceur, vole dans un ciel ensoleillé et sans nuage dès le début.
La rythmique s'inscrit dans une régularité métronomique au rebond fréquent.
Ethérée, la voix de Kévin se laisse emporter par des vocalises célestes par instants.
Plus loin, la guitare s'égare dans des tons orientalisants.

Des frappes lourdes lancent 'Funeral' au chant semblant venir de l'au-delà.
La mélodie mélancolique déploie son pouvoir hypnotique, le clavier ondoyant dans un balancement. Il s'épaissit alors d'un second son plaintif.
La plage s'allonge dans une quiétude régénérante, accompagnée de cymbales pinkfloydiennes (époque BO 'More').
Le morceau fait des ronds dans l'eau sans dévier d'un iota jusqu'au long final massif, d'où s'échappent une prière grave et un synthé élégiaque en ritournelle.
Dans les dernières secondes, la voix trafiquée prend un ton sérénissime avant de laisser le duo guitare/synthé s'exprimer dans un déchirement, sous les lourdes frappes à la batterie et les cordes de la basse, le tout ponctué, en conclusion, par une voix gémissante.
'Funeral' un pavé de 10 minutes, énorme pour achever ce set!

Après le gong, FMLH jouera encore le titre (qui ne figure pas sur le disque) 'Comfort zone', puis deux autres en off (pas la chanson 'Off' qui était 'on' air).
Puis 'Gaïa' la mère (ou la terre), instrumental planant, viendra distribuer sa semence écologique comme de fines bulles transportées jusqu'à 'Blue wave', la bien nommée.
Au fil de ce dernier titre, on retrouvera des effluves de Pink Floyd (70's), en transparence, y compris dans la voix rêveuse de Kévin.
Mais l'orchestration s'achèvera dans un son noisy millésimé.

Ce concert s'apparente finalement à une cérémonie, conduisant à une espèce de transe, exprimée par certains spectateurs danseurs contorsionnistes.
On n'en sort pas indemne même si on ne sait pas trop ce qui nous est arrivé. Probablement un voyage spatio-temporel...

 

SET LIST
1- Black Mirror
2- Waiting for the sun
3- Off
4- Wolf
5- Eyes
6- June
7- Funeral
Fin de l'enregistrement
8- Comfort zone
9- Gaïa/Blue wave