HOORSEES au bistrot de la Poste à SAINT-BRIEUC, le dimanche 17/09/2023

A 19H01 pétante, on fait irruption place de la Poste et on entend déjà les premières notes venant du bistrot, quelle belle ponctualité!
Les 4 parisiens, qui s'excusent d'en être, jouent sous le store devant le bar, par précaution vu les menaces orageuses et non pour se protéger du soleil... présent... derrière quelques nuages.
Les musiciens voyagent légers, notamment pas de retours (ils n'ont pris que le billet 'aller' ahaa), mais ça sonne bien sur l'ensemble de l'espace où plus d'une soixantaine de personnes se sont installées.

Alex Delamard voix principale et guitare électrique
Thomas Gachod Chœurs et guitare électrique
Zoé Gilbert Chœurs et basse et parfois voix principale
Nicolas Coste Batterie

Des canassons? Que n'hennit! Le titre 'Horror sees' sur l'EP de 2019 'Major League of Pain' nous éclaire un peu plus sur leur nom, qu'ils confirment par l'album du même titre en 2021.
Ils musclent leurs membres avec 'A Superior Athlete' en 2022 et comme ils semblent pressés, le prochain album, en cours, va paraitre en 2024.
Une pop élégante, remarquablement harmonieuse, sur les traces de Prefab Sprout, China Crisis, avec une pointe de Slowdive... la classe quoi!
Les inrocks (et pas que) ne les ont pas loupés et nous, on ne voulait pas les manquer cette fois (ils avaient déjà joué à l'intérieur du bar il y a quelques temps).
Ce soir, ils se présentent en défenseurs de la moustache (sauf Zoé!), Thomas gagnant le concours du plus beau mousquetaire...

Un petit riff à l'intro, légèrement japonisant, et sautillant, porte 'New carrer' que la batterie rythme en galopant.
Il faut tendre l'oreille pour écouter les Chœurs nourris et aériens, une marque de fabrique du groupe.
Thomas joue avec sa valise d'effets. La basse de Zoé fait le dos rond (cha ch'est bien!), on en reparlera.

Le groupe nous gratifie, tout au long du set, d'un certain nombre d'exclus, probablement destinées au prochain disque, et franchement, ça promet!

Alex souffre d'une lombalgie qui l'oblige à s'asseoir sur une chaise dès que possible, malgré cela, vu la hauteur du micro, c'est compliqué...
Il arrive pourtant à s'élever et assure magnifiquement d'une voix suave, légèrement nasillarde, mais il faudrait plomber sa bière au Chouchen pour le soulager!

Visiblement, il préfère 'Cream and onion', chacun ses goûts sauf que l'effet n'est pas le même! Toutefois, pas une raison suffisante pour pleurer...
Une guitare sonne cristalline et l'autre gratte un ton plus bas. Le rythme rebondissant donne des fourmis dans les jambes et je ne me prive pas de les secouer.

Alex annonce un enchainement pro tout en roulements qui habillent 'Overdry' à la guitare saturée et la ride expansive. Les frappes lourdes cognent fortement.
La basse aime le son de New Order, ça tombe bien, moi aussi. Sur le refrain, les chœurs enivrants s'envolent et le tube continue de trotter dans la tête

Nicolas, déborde d'énergie là ou Zoé nous la joue, calme et réservée, sa basse parlant pour elle.

A gauche, Thomas, discret mais terriblement efficace, tricote des cordes et soutient des vocaux toniques.
Mené, à droite, par la voix affirmée d'Alex, le groupe jouit d'une belle cohérence et complémentarité pour ne pas dire complicité.

On passe chez Ikea pour une bricol'girl ou boy, un premier titre, chanté par Zoé et le technicien monte le son de son micro.
Ce brin de voix féminine, fragile, chante tout en douceur et on y prend plaisir. Avec un leitmotiv tournoyant à la guitare et une basse ronronnante, l'envoûtement mélodique opère.

On bascule sur 'Jansport', single du dernier LP 'A superior athlete' aux chœurs terriblement attractifs tout en ouh ouh (d'ailleurs la gamelle du toutou trône au bord du trottoir).
Léger et entêtant, le titre, léché, progresse sur des guitares de plus en plus pulpeuses.

On enchaine sur "Weekend at Bernie's", autre single du dernier album, qui démarre sur un réveil difficile au rythme un peu heurté.
Encore une fois, les guitares, trainantes d'abord, amplifient leur son sur le refrain. Un faux atterrissage, très court, sert de rampe de lancement au final échevelé.

'Instant tea', sur l'album précédent, commence dans une brume mélancolique 'Nothing's is going to go round'.
Combatifs, les instruments redressent la situation par une accélération délicieuse avant de lâcher les chevaux.

'Charming city lights' le dernier titre sorti et joué, ouvre la route par un riff saccadé et la basse roulante nous emmène flâner au pas.
Dès que la voix tendre et fragile de Zoé intervient, on plonge dans une ambiance shoegaze, un peu à la Slowdive.

Voilà un concert qui amène son lot de bien-être!

Les Hoorsees excellent en tous points, leurs mélodies gouleyantes, au pas, trot ou galop, s'accrochent aux parois auditives comme un sirop apaisant.
Dans une apparente décontraction, les artistes maitrisent leur technique avec modestie et délivrent une musique d'une grande vitalité qu'on se plait à réécouter.
En tous cas, jetez-y une oreille attentive, elle appréciera... et avec votre esprit!