Izo Fitzroy à La Passerelle, Saint-Brieuc, le 19 octobre 2023

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About: 
Izo Fitzroy à La Passerelle, Saint-Brieuc, le 19 octobre 2023
Artist: 
Izo Fitzroy
Date: 
19/10/2023
Venue: 
La Passerelle, scène nationale de Saint-Brieuc,
Place: 
Saint-Brieuc
Your Reporter on the Spot: 
Michel Preumont ( texte & photos)

 Izo Fitzroy à La Passerelle, Saint-Brieuc, le 19 octobre 2023

 

michel

 

Mars 2023 -  Suite au mouvement de grève dans les transports ( merci la SNCF) , l'artiste Izo FitzRoy ne peut pas se rendre à Saint-Brieuc. Le concert du jeudi 23 mars 2023 est annulé.

Octobre 2023, ouf, aucune grève annoncée  à la Société nationale des chemins de fer français,  perturbations probablement attendues pour les prochains départs en congé!

Cette fois,  Izo FitzRoy et ses musiciens ont pu rejoindre La Passerelle et c'est une salle quasi pleine qui a fait un triomphe à la pépite soul/gospel, born and bred in London.

 Isobel Fitzroy,    a sorti un troisième album, ' A Good Woman' en 2023, mais c'est en 2017 que le monde musical fait la connaissance de cette voix puissante et profonde, imprégnée de ferveur religieuse, le CD 'Skyline'  avait fait forte impression.

'How the mightty fall' le suit en  2019.

Sur scène, la Londonienne est accompagnée par une mini-chorale gospel, ( elle fait elle-même partie du Soul Sanctuary Gospel Choir à Londres), et de trois musiciens compétents: aux drums, Karl Penney ( a travaillé e a avec Black ou Lou Rhodes), le Salvador Dali de la basse, l'Australien, établi à Londres, Rex Horan ( Ben Watt, Neil Cowley, Ed Sheeran, Laura Marling....) et un guitariste doué, qui n'était pas  l'annoncé Marcus Bonfanti (Ten Years After), mais un jeune homme dont le prénom sonne Stuart ou Stewart ( Darmanin a fait appel à  ses plus fins limiers pour  débusquer son identité).

Les choristes, au rôle prépondérant étant Clarence Hunte, Jade Elliot et Silla Mosley!

 

Karl met le feu aux poudres, Izo, de rouge vêtue,  arrivée quelques instants après l'équipe, prend place derrière le  piano électrique pour entamer 'Ain't here for your pleasure', ce que l'entièreté du show contredira.

Ton voisin: "Amy"!

Effectivement, la voix chaude te remue de la tête aux pieds, le gospel choir  ajoute une touche élégiaque à la complainte, les musiciens assurent comme si ils oeuvraient derrière Joe Cocker.

D'autres noms te viennent à l'esprit, l'immense Dusty Springfield ou  la plus récente Joss Stone.

Elle enchaîne sur l'hymne spirituel  ' Hope Divine' qui ouvre le dernier opus.

Si ton esprit vagabonde et imagine le baptême de Jésus dans les eaux du Jourdain, ce n'est pas incongru!

Elle adresse quelques mots au public en s'excusant pour le désistement d' il y a 6 mois et  promet un show d'enfer ( c'est une image pieuse), puis  annonce ' Blind Faith'.

Après un signe d'un musicien, elle corrige, ce sera  'Chasing days' ,un morceau remuant, plus proche de Stevie Wonder que d'un negro spiritual.

Toujours au piano Nord, elle enchaîne sur le funky   'Blind Faith' , ce qui a fait plaisir à Clapton et à Steve Winwood.

La guitare nous la joue Steve Cropper, la soul est reine, ce soir.

'Red line' is an older song, le groove que  ce titre  dégage est imparable.

Exit les choristes, elle quitte le piano, ramasse une guitare et attaque ' Call me Pilgrim' , aux accents rock appuyés.

Avec le retour du trio vocal, elle décide de regagner sa place derrière les touches pour proposer ' Skyline' , qui donnait son nom au premier album, enregistré à la Nouvelle-Orléans, et sur lequel la husky voice de la madame, combinée aux choeurs noirs ( Silla Mosley a failli faire exploser tout ce que la salle comptait d'objets en verre)   ,  fait forte impression. 

Avec ' God gets a little busy sometimes' on revient au thème religieux, elle entame ce gospel seule au piano, d'une voix troublante, et quand le groupe la rejoint, la prière s'élève haut, très haut, pour venir chatouiller les orteils du tout puissant.

Si Dieu n'est pas sourd, il les conviera tous dans le jardin d'Eden.

Après l' interlude sacré ' I'll be released', à quatre voix,  c'est ' A good woman'  et sa chorégraphie étudiée qui vient bercer nos âmes.

Une première reprise vient agrémenter la setlist, ' Yes we can' de Lee Dorsey voit Saint-Brieuc mis à contribution..... I know we can make it... et on l'a fait avec tout notre coeur,  même sans les Pointer Sisters!

Les musiciens s'éclipsent, les  quatre voix entament ' Shadowlands' ,  titre phare, légèrement brumeux, du premier album.

Le set prend fin avec le nerveux ' Break the Levee'.

Saint-Brieuc, you'll have to watch the fabulous dance moves of the choir.

Toute la salle bat des mains, Izo en profite pour présenter les intervenants qui se tapent, chacun à son tour  un petit solo, jazzy pour Rex, bluesy pour le guitariste, classy pour Karl et vachement torride pour chacun (e) des choristes, avec une plume pour the naughty one, Miss Silla Mosley.

 

Après un bref passage en coulisse et avant le vin rouge, Izo et sa clique réapparaissent pour les rappels qu'ils amorcent par une version brûlante de 'Love and Affection' de Joan Armatrading, suivie par 'Pushing buttons' composé en ayant en tête une invasion de robots.

Ce  titre est  proche du funk de Labelle.

C'est avec ' I want magic' que prend fin un concert  à la fois vibrant  et  racé, qui a tenu toutes ses promesses.