Les Zef et Mer au Cap à Plérin , le 14 janvier 2023 ( IV) _ Bisiad et Tildé + Marion Guen

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About: 
Les Zef et Mer au Cap à Plérin , le 14 janvier 2023 ( IV) _ Bisiad et Tildé + Marion Guen
Artist: 
Bisiad et Tildé + Marion Guen
Date: 
14/01/2023
Venue: 
Le Cap
Place: 
Plérin
Your Reporter on the Spot: 
Michel Preumont ( texte & photos)

Les Zef et Mer au Cap à Plérin , le 14 janvier 2023 ( IV) _ Bisiad et Tildé + Marion Guen

michel

15:55 revoilà, la farfelue Marion et ses tickets.

Bien , gamin, une première en breton, m'en vais vous chanter un poème écrit par Anjela  Duval,  'Karantez vro'  qui a été repris, e a, par Nolwenn Leroy.

Etes-vous prêts, là derrière?

Oui, répond Bisiad.

Bisiad, ce sont  Morgane Gregory  et Kevin Le Pennec, deux harpistes ayant décidé de moderniser leur jeu , à la manière de Clothilde Trouillaud, vue ici il y a quelques années, et encore  de la plus célèbre harpiste pop, Joanna Newsom.

Kevin fait partie de La Mézanj, à la fin du mois il doit participer au Winter Harp Festival, au programme duquel les meilleurs manieurs de harpe actuels sont invités.

Morgane, quand elle ne danse pas, se produit avec Arke ou Dixit.

 Les deux lauréats du Trophée Camac du Festival interceltique de Lorient ont sorti un album en 2021.

Bisiad entame sa courte aubade par le titre ouvrant leur CD,' Invitation', un chant en français destiné à convier famille et amis à la noce.

Le traditionnel breton prend des coloris célestes par la grâce du jeu lumineux des deux virtuoses, dont les doigts agiles égrènent une myriade de notes fragiles et cristallines.

Beau comme un ruisseau dévalant la montagne au printemps.

Le second titre, instrumental, voit une des harpes prendre des tonalités de basse, tandis que la seconde papillonne gaiement.

Cette plage filandreuse nous conduit, sans passeport, vers de vertes contrées où les    harpistes, tels  Claire Roche, Tara McNeill ou Aoife Blake, poussent plus vite que les mauvaises herbes, normal avec la pub ...A harp player is the perfect choice for your wedding ceremony and can bring a touch of grace.

Un second instrumental mixant sonorités jazzy , éléments percussifs et approche galante, suit avant d'arriver au terme du trip avec le tout nouveau titre ' Introspection', dont ce sera le baptême en public.

Le morceau, dynamique et groovy,  chanté en anglais, s'accompagne de fingersnaps et termine brillamment une prestation à la fois  insolite et chatoyante.

 

 

Nouvelle apparition de Miss Facéties, Marion, qui s'attaque une seconde fois à Jacques Brel avec 'Les coeurs tendres'  en y ajoutant quelques grimaces futiles. ' 200 ans d'hypocrisie ' est du genre festif anarchique chanté par Les  Négresses Vertes ,  par contre  solo,  a capella, en devant lire le texte, c'est nettement moins efficace .

Sont toujours pas à pied d'oeuvre là derrière, on improvise avec deux tirades en breton,  dont un second texte d'Anjela Duval.

Tildé. 

Un trio constitué par Pierre-Marie Kervarec : chant, bombarde / Yves Guevel : biniou  et  Stéphane Le Tallec : guitares et programmation.

Si la bombarde et le biniou sont des instruments classiques en matière de musique bretonne, il n'en va pas de même de la guitare électrique, surtout si elle pratiquée en mode heavy metal, comme a tendance à le faire Stéphane Le Tallec, un gars aux pieds duquel traîne une panoplie de pédales à effets impressionnante.

Stéphane et Pierre-Marie font tous deux partie de Nozzy , un groupe pratiquant un electro-breizh ravagé.

Yves, qui joue aussi bien du biniou que son pendant irlandais, la pipe Uileann, fait partie de plusieurs formations pratiquant le Fest-Noz  de Nantes à la pointe du Raz.

Pendant que Stéphane tripote son saint-frusquin, bombarde et biniou entament une danse traditionnelle qui n'effraie pas les puristes, dès que le chef se met à émettre des sons trafiqués, distordus et saturés à l'aide de son onéreux jouet, la composition prend un coloris nettement plus crunchy.

Un coup de wah wah, deux cent grammes de fuzz, un souffle  de réverbération porté à sa puissance maximale, le truc secoue et interloque un voisin puriste.

Tu glisses rock, trance et patrimoine musical breton dans le shaker, tu secoues et t'obtiens le son Tildé.

Une seconde tirade, un laridé électrifié, décoré de samples Rammstein  et de voix enregistrées, est balancée, elle a fini par désarçonner quelques ancêtres qui, s'ils ont accepté Alan Stivell,  Dan Ar Braz ou Tri Yann et même l'extravagance de Manau ou le côté pop de Nolwenn Leroy, voire le rock breton de Nolwenn Korbell, n'ont pas encore les pavillons tout à fait mûrs pour accepter un bagad electro.

Deux morceaux en 20', Tildé est le Yes ou le Marillion des musiques traditionnelles.

Pour auditeurs aguerris ayant laissé les œillères au vestiaire.

 

 

On cède le bâton à NoPo.