Lili Refrain au Centre Culturel de Beauraing , le 1 avril 2023

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About: 
Lili Refrain au Centre Culturel de Beauraing , le 1 avril 2023
Artist: 
Lili Refrain
Date: 
01/04/2023
Venue: 
Centre Culturel de Beauraing
Place: 
Beauraing
Your Reporter on the Spot: 
Mitch ZoSo Duterck - texte photos

 Lili Refrain au  Centre Culturel de Beauraing , le 1 avril 2023

 

Mitch ZoSo Duterck

 

LILI REFRAIN : Centre Culturel de Beauraing, (BEL) – 2023.04.01
Les revoici ! 
Qui ça ? me demanderez-vous, excités comme des novices prêts à la pénétration en milieu dédié aux affaires spirituelles, à la paix de l’âme mais aussi à celle du corps. Les seuls endroits où il est encore possible de tourner des « Films de Culte ».
Oui les revoilà ceux que j’appelle affectueusement et respectueusement les « Doux Dingues » parce qu’ils ont osé aller au bout de leurs rêves, peu importe les difficultés et les obstacles rencontrés, contre vents et marées ils ont gardé le cap nos p’tits gars de l’A.S.B.L. Echoes of the Sun. 
Certains esprits critiques ont ri sous cape, attendant avec jubilation un naufrage qui n’a jamais eu lieu. Toute cette formidable organisation et ses bénévoles est venue à bout de toutes les difficultés pour arriver à nous faire vibrer chaque année depuis 11 ans, nous offrant à chaque fois des spectacles de qualité dédiés à l’Immense et inégalable Pink Floyd. 
Cette année encore la fête peut être qualifiée de réussite totale car si Be Floyd a été égal à lui-même, c’est à dire excellent, interprétant en intégralité et en séquence le fabuleux « Dark Side of the Moon » dont on fête le cinquantième anniversaire, c’est vers la première partie du spectacle que je me tournerai exclusivement.
Cette année c’est dans la catégorie « découvertes » que réside le coup de génie de nos organisateurs, les chevaliers Bayard, sans peur et sans reproche du coup de poker artistique. Je ne crois pas que la presse se soit une fois de plus intéressée à l’évènement alors je vais essayer de vous relater tout cela de la pointe de ma plume, toujours éprise d’indépendance.
Lili Refrain ! Honnêtement, qui avait déjà entendu parler de cette artiste avant ce soir ? Deux, trois personnes ? tout au plus. Et pourtant, Benoît Embrechts nous a fait découvrir une perle aussi rare que le Graal des chevaliers de la Table Ronde. Après être passée par des salles aussi prestigieuses que le Cirque Royal à Bruxelles ou l’Olympia de Paris, c’est à Beauraing que la dame pose cette fois ses valises et ses cartons remplis (pour l’instant), de Tee-shirts et de disques , vinyles et cd's. Anachronique, non ?
Pas pour Lili qui veut jouer partout où on lui ouvre les portes. On fait les présentations en Italien, c’est normal, elle est Romaine. Rendez-vous est pris après son concert d’ouverture pour une petite interview. En fait de petite interview, je ne ferai que d’entendre Be.Floyd car nous allons passer plus de deux heures en petit comité à discuter de musique mais pas que…
Lili va nous faire découvrir son univers empreint de mysticisme, de chamanisme, un endroit où les rêves prennent vie. 
Esotérisme, symbolisme, tout son univers dans lequel se cachait un terrible Minotaure, elle le fait naître à partir des instruments qu’elle enregistre à l’aide de loopers qui restituent en boucles plus où moins longues des séquences qui vont se répéter et se superposer autant de fois que nécessaire à l’élaboration du morceau .
Chacune de ses compositions est un enchevêtrement inextricable dominé par une voix tantôt lyrique, Lili à suivi cette formation à l’académie, tantôt proche des chants mongols et leurs sonorités de gorge beaucoup plus graves, tantôt parsemé des chants nasillards typiques des native Americans qu’on appelle encore « indiens » de nos jours. A certains moments, le changement de style est tellement soudain qu’on a l’impression d’assister à un dialogue entre plusieurs interlocuteurs, c’est impressionnant.
Tout le monde se demande en quelles langues elle chante car dans les passages qui ressemblent plus à des ambiances grégoriennes, chacun croit reconnaître des bribes de latin, tandis qu’à d’autres moments, l’anglais ou l’espagnol semblent très présents. La réponse est : Non ! Il n’y a aucune langue spécifique à identifier pour la bonne raison que ce sont uniquement des sons que Lili compose pour le besoin de ses chansons. Elle me confie que si j’enregistre son concert aujourd’hui et que je fais la même chose demain ce seront deux choses bien différentes au niveau de ce que nous appelons « paroles ». J’en déduis que les mots ne sont que des vecteurs d’émotions, des véhicules de l’âme. En fait, chacun d’entre nous peut y trouver sa propre direction, son propre vécu, son chemin intérieur, sans jamais se sentir seul.
En observant le public au début du spectacle, on se dit que ce n’est pas gagné d’avance, les gens se regardent interloqués. Et puis, les percussions explosent, comme des coups de canon intersidéraux, les sonorités et les voix s’installent, se superposent, s’amplifient dans une sorte d’entrelacs complexe et envoûtant. C’est bouleversant !
Au cours des vingt-cinq premières minutes de son concert, Lili enchaîne trois titres parmi lesquels on reconnaîtra « Ichor » suivi de « Sangoma », les deux chansons qui clôturent la face « A » de « Mana » son dernier album en date, sans oublier « Ahi Tapu » qu’on trouve en face « B ». L’artiste, toute de noir vêtue, salue la foule. Et là, on se croirait dans une vraie salle de concerts, la clameur explose, incroyable de puissance, les applaudissements crépitent comme les balles d’une mitrailleuse MG42 sur les murs de Stalingrad. C’est un triomphe ! Sous son maquillage emprunté aux indiens Crows et là je m’y connais un peu (voir photo), Lili sourit, très touchée par l’accueil qui lui est réservé. Elle nous expliquera ensuite le fonctionnement de tout l’appareillage qu’elle utilise avant de nous entraîner à nouveau dans ses déplacements sonores, sans manquer de nous rappeler notre appartenance et notre lien à la terre avec le très beau « Earthling » qui clôture l’album « Mana ». Si on vous demande de quel genre de musique il s’agit, répondez simplement comme elle a fait lorsque je lui ai demandé : « musique ».
Comme dirait Marcel, le merchandising est pris d’assaut, le stock de disques vinyle et de cd's s’épuise à une vitesse folle. Tout le monde veut une photo, un autographe, un teeshirt. C’est un triomphe bien mérité. Une fois le calme revenu, nous reprenons une conversation qui va se poursuivre encore longtemps. Merci Lili pour ta gentillesse et ta disponibilité et surtout pour cette musique tellement envoûtante. Merci à Benoît Embrechts pour cette découverte extraordinaire. Bravo à Echoes of the Sun. C’est quand la prochaine ? 
J’ai une découverte à vous proposer…
 
Mitch « ZoSo » Duterck