Lydia Képinski au Barbe - Plouha, le 20 octobre 2023

Reports

About: 
Lydia Képinski au Barbe - Plouha, le 20 octobre 2023
Artist: 
Lydia Képinski
Date: 
20/10/2023
Venue: 
Le Barbe
Place: 
Plouha
Your Reporter on the Spot: 
Michel Preumont ( texte & photos)

Lydia Képinski au Barbe - Plouha, le 20 octobre 2023

 

michel

C'est un authentique  coup de force  accompli  par Yann Le Barbe que d'avoir hébergé dans son humble  établissement à Plouha, celle qui n'est plus une star montante, mais une étoile confirmée: Lydia Képinsky!

La mini-tournée franco-belge de Miss Montréal passait par Le Botanique à Bruxelles, par Roubaix, Paris, Le Havre avec un détour dans  la commune du Goëlo  qui, un jour, vit passer Eugénie de Montijo, devenue Impératrice, en épousant un Bonaparte.

Forcément le public a répondu présent, on a  pas mal transpiré dans le zinc.

Lydia est obstinée, si on lui affirme qu'elle n'est pas faite pour devenir chanteuse, elle se bute et se lance dans une carrière musicale.

Un premier EP paraît en 2016, trois albums succèdent à ce premier jet, le dernier, 'Depuis' est sorti en 2022, mais c'est surtout sur scène que le talent et l'énergie de l'expansive demoiselle se manifestent.

20:30, de mélodieux cris de Hurons ou de Mohawks, t'es pas spécialiste en dialectes amérindiens, émanent des coulisses, quelques minutes plus tard, quatre musiciens font leur apparition.

Plusieurs synthés, un mellotron, des samplers, claviers, sont installés sur scène,  on aperçoit également,  un drumkit, un violon,  et une basse mais pas de guitare.

Identité des protagonistes?

Question ouverte, ils n'ont pas été présentés.

Alex Guimond ( c'est une fille) officie comme claviériste, percussionniste et assure les backings , au violon, mellotron, synthé, programming  il y a sans doute Blaise Borboën-Léonard, crédité comme producteur des albums, pour le bassiste/ synthé, on se tâte, Etienne Dupré est repris sur les albums, même dilemme pour le batteur, Thomas Sauvé-Lafrance a travaillé avec Lydia dans le passé.

Tout ce beau monde balance une intro liquide en ébullition, accompagnée de bruits de sirènes. Puis de gros beats electro  font ravage, quand une voix lointaine se fait entendre, Lydia Képinsky, petite jupette scintillante et eyeliner éblouissant,   se fraye un passage parmi les clients pour rejoindre ses complices tout en chantant 'L'imposture', titre  qui dissèque  l'image que les médias se font d'elle.

Le marathon electro dance vient de commencer, faudra tenir le coup pendant plus de 90'.

Après avoir caressé Plouha dans le sens du poil, c'est  le conte synthétique  explosif ' Depuis' qui est lâché,.

La gestuelle suggestive de la belle décontenance, le fond sonore impulsif et galvanisant, constitué de beats énormes, de lignes de basse gonflées à bloc et de percussions house survitaminées, déjà, enflamme l'assistance. 

Le patron du bar, gigote comme une lycéenne en folie, il n'est pas le seul.

'Arbol' au texte narré lors du démarrage,  traite de la solitude  et  montre que derrière l'image quelque peu futile, il y a une fille qui réfléchit.

Une bande pré-enregistrée lance ' Deux jours' .

Mais que viennent faire Saint-Gilles et Bruxelles dans l'univers d'une Québecoise?

Après ce titre EDM dramatique ( ah, ce violon)  aussi sautillant qu'obsédant  vient le sombre  'Chlorine'  que tu peux rapprocher de Mylène Farmer, mais aussi de Brigitte Fontaine à cause du phrasé nonchalant.

Elle disparaît avant le terme de la plage qui vire jam electro étonnante avec un Blaise Borboën-Léonard transformé en Keith Emerson sans ses glaives.

Lydia, qui a entamé une gymnastique reptilienne, refait surface  et attaque la ballade ' Anthony' , au ton aussi théâtral que 'Le Bal des Laze' de Polnareff, avec des sonorités    'In the air tonight' pour le drumming hanté.

Plouha, il paraît que c'est l'anniversaire de quelqu'un ce soir.... Yann est poussé sur scène on lui passe l'écharpe de maire du Barbe, grosse ambiance dans le troquet et c'est aux cris de PLOUHA PLOUHA que le patron regagne la fosse alors que le groupe propose  le nerveux 'Premier juin', qui voit la chanteuse transformée en Jane Fonda, encore jeune adepte de l'aerobic, sur fond de violon acerbe.

Sur la lancée on a droit au disco flamboyant ' J'aime quand on danse' ( tes mains sur mes hanches); Stromae et Adamo ont apprécié.

Pour terminer le morceau Alex quitte ses claviers, s'empare du micro  pour épauler la star.

Une danse saphique, aussi lascive qu'émoustillante, clôture ce titre irrésistible.

Si '360 jours' est amorcé à genoux, très vite le morceau va changer de cap pour devenir un electro disco track dément .

Ambiance carnaval  de Québec, sans sirop d'érable, au Barbe! 

Et c'est pas fini, une version kilométrique  des  ' Routes indolores',   avec son clin d'oeil à Esteban et  aux Cités d'Or , a réussi à faire danser Lazare ressuscité,  quelques paraplégiques et grabataires de tous poils.

Pour montrer l'exemple, le bassiste, d'un saut agile, bondit sur une enceinte tout en imprimant un tempo démentiel.

Faut pas faire  retomber  la mayonnaise maintenant que tout le monde est chaud, c'est le bouillant ' Vaslaw' ( Képinsky, ça sonne polonais, non),  qui nous éclate en pleine figure.

C'est dans un Barbe  en ébullition que Lydia, son bassiste, le batteur et Alex nous gratifient d 'une tranche de Dirty Dancing,  aussi sexy que tonique.

Tous sur le trampoline, c'est un miracle  que les murs aient tenu le coup. 

 

Yann?

Il nous faudra certainement plus que 2 jours pour nous en remettre, mais punaise….  on a aimé ça!