Roll and Stax Power au P'tit bar de Tréguidel,association du Contrevent, Tréguidel, le 24 février 2024.

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About: 
Roll and Stax Power au P'tit bar de Tréguidel,association du Contrevent, Tréguidel, le 24 février 2024.
Artist: 
Roll and Stax Power
Date: 
24/02/2024
Venue: 
P'tit bar de Tréguidel,association du Contrevent
Place: 
Tréguidel
Your Reporter on the Spot: 
Michel Preumont ( texte & photos)

 Roll and Stax Power au P'tit bar de Tréguidel,association du Contrevent, Tréguidel, le 24 février 2024.

 

michel

 Deux repas-concerts avec le groupe Tennessee, pour un Tribute Johnny Hallyday, sont programmés au restaurant La Ribotée à Tréguidel, le samedi 24 février 2024 à 19 h et le dimanche 25 février 2024 à 12 h.

Léger vent de panique au P'tit bar, situé à un petit kilomètre du restaurant ouvrier, y aura-t-il un peu de monde pour assister au gig de Roll and Stax Power?

Craintes injustifiées, le public a répondu présent.

A 20:30,  dans une salle ne souffrant pas d'une chaleur accablante, les musiciens avaient le sourire en observant les spectateurs massés ( merci Jeanne) dans l'annexe du bistrot.  

 Roll and Stax Power!

Un groupe n'ayant pas encore brûlé une première bougie, son concert initial s'étant déroulé en mai 2023.

 

Des novices, quoi!

Pas vraiment, ils ont tous de la bouteille.

Roll ( Roland Pignault)  roule sa bosse depuis  de nombreuses années  sur les scènes blues, country ou cajun,  du royaume, que ce soit en Navarre ou chez les Bretons. 

Quand il ne publie pas des BD's, il joue avec  Blues Bound, Les Hollers, Les Catfish, Nity, Jersey Gang, Les Bootleggers, Les Cows ou en duo avec son copain  Mathieu Pesqué.

Tu l'as croisé aux côtés de la petite Iku en 2018, tu l'avais un peu perdu de vue, mais ne va pas croire qu'il vivait de ses rentes, il  donne des cours de guitare, d'harmonica et de chant à l'école des Trois-Rivières. 

Tiens, Aude Le Moigne enseigne dans le même établissement, forcément quand le preux Roland, copain  de Charlemagne, décide de monter une nouvelle formation, il pense à celle qui a joué aux côtés de Patricia Kaas,  a fait partie de Hoa Queen ou de Raggalendo, quand elle ne sévit pas avec les Naposteurs.

Chant et harmonica: Roll/ guitare: Aude... il faut une rythmique!

Pas besoin d'aller chercher bien loin, on a ça dans le coin: Dorothée Pinsard ( Talkie Walkie, Raggalendo, Sylvain and the Surnatural Katastroff, le Blues Trégor Star Band...)  met sa basse et sa voix à leur disposition, et aux drums, on retrouve Lionel André, lui aussi membre du Fabulous BBB , une autre mouture du Blues Trégor Star Band, on ne compte pas te citer tous les combos pour lesquels il a tabassé des cymbales et des caisses, allez, un ou deux pour te faire plaisir:  Rockspot, Tennessee, Little Houd Band...

Oui, Roll a inclus Stax dans l'appellatif, tu ne dois donc pas t'attendre à de l'ambient  ou à du math rock, Stax est synonyme de rhythm and blues.

Après une longue intro nous emmenant du côté du Delta du Mississippi et la présentation des sabreurs, Roll se colle au micro et d'un timbre rocailleux entame 'Going down South', en mode Black Keys, car l'original, poussiéreux, on le doit à R L Burnside.

Les senteurs swamp, voire voodoo, et le tempo lancinant  rapprochent nos Bretons du Creedence, ce qui est loin d'être un défaut. 

T'as jamais pu résister à ' Mustang Sally' de Wilson Pickett.

Roll ne tient pas en place, il vient promener son harmonica dans la salle, Dorothée et Aude assurent les choeurs ,  Sally ne compte pas prendre de pause ...Ride, Sally, Ride ... , très vite le refrain est repris par l'assemblée.

C'est dans la poche!

Roll tient à nous rappeler que  'She Caught the Katy (And Left Me a Mule to Ride)' a été popularisé par les Blues Brothers, ce n'est pas une raison d'oublier la version de Taj Mahal.

Une mule, c'est pas si mal, Roll, et puis c'est écolo.

Ça se trémousse à tes côtés, on n'ajoutera pas virilement, car  les filles  sont presque aussi énergiques que Roll , un entertainer né!

A l'arrière, le trio assure avec brio et sourit à la dépense d'énergie monumentale de l'harmoniciste, qui n'a pas besoin de Comme j'aime pour éliminer la graisse superflue.

Je sue  comme un boeuf , faut ralentir le rythme, it's time for a slow blues: 'The Thrill is gone'.

Tu introduis, Lionel?

Bien, chef!

BB King pleure, le frisson a disparu, , on savourait tous le solo brillant d'Aude,  quand, soudain, bang, crac, boum ( pas hue) grosse  explosion , les enceintes émettent un vrombissement infernal.

Aude confuse clame: c'est pas moi, j'ai rien fait,...  du coup le thrill est revenu mais les tympans ont souffert

Un blanc, puis comme par magie tout revient à la normale et Roll peut ajouter I'm free from your spell.

C'était la malédiction, version Pignault.

'Personal Jesus', t'as le choix Depeche Mode ou Johnny Cash, finalement ce sera à la mode anti-Christ,  cachet Roll and Stax Power .

Le leader ramasse une acoustique pour attaquer le funk blues juteux  ' You got it' ( I need it) de Robert Finley qui met en évidence les talents de  castrato d'Aude.

Les Black Keys ont la cote, voici leur fameux  'Lonely Boy' avant la pause.

Une rousse plus tard, le quartet mixte reprend place, il a fallu aller cueillir une partie des  consommateurs  au bar  et les inviter à rejoindre la salle de concert. 

Une intro à la John Mayall pour entamer un ' Roll's boogie'  hystérique, dans lequel on a inséré des bribes de 'You never can tell'  et de 'New kid on the block ' .

Malgré un manque de répétitions et quelques imperfections mineures, le band se montre à la hauteur et convainc un public de plus en plus chaud.

Robert Finley a 70 piges.

 Redécouvert par les Black Keys,  le blues/soul man  a dû attendre 2016 pour sortir un premier album.

Son ' Tell everybody'  groove à mort et permet à Miss Le Moigne de placer un solo étincelant.

Pris d'une inspiration soudaine, Roll propose de s'éloigner de la  setlist prévue  pour placer un titre mixant des sonorités Bo Diddley/ Alan Vega, il se souvient que le samedi, il aime se dégourdir les jambes, du coup,  il se tape une petite promenade qui lui permet de goûter au bain de foule. 

Ralentissement en côte puis descente folle jusqu'au fond du ravin.

Wilson Pickett numéro trois: 'In the midnight hour'.

Un peu plus loin, Tennessee propose, peut-être, l'adaptation de Johnny, ' Jusqu'' à minuit'.

Retour de l'acoustique  et un choix étonnant, ' Goodbye' d' Archive en mode Pink Floyd.

La voix éraillée de Roll et le solo lumineux d' Aude ont arraché des larmes à  Marianne qui s'est mis à tanguer comme le bateau ivre de Rimbaud.

C'est pas la SNCF, mais c'est tout comme, le 'Memphis Train' ( Rufus Thomas)  se fait attendre, mais une fois à bord, même si ça sent la sueur, tu prends ton pied .

Lionel  nous soumet un solo musclé qui a fait dire  à Roger Hawkins , membre de la Muscle Shoals Rhythm Section, il est bien ce Frenchy.

Euh, Do, tu peux improviser un truc, je me prépare.

Ok, let's go, la basse ronronne, c'est parti pour le formidable ' Land of the 1000 dances', un rhythm and blues standard encore plus torride que tous les titres de James Brown , excepté ' Cold Sweat',  peut-être.

La chorale de Tréguidel entame les na-na-na-na-na na-na-na-na-na-na-na-na-na, Roll se charge des mashed potatoes , il aurait mieux  fait d 'avaler une pastille au menthol  car sa voix part en cacahuète.

 

Quoi, vous voulez un bis, un seul, alors, je suis quasi aphone.

Ils ont opté pour 'Twist it' , du boogaloo,/garage/ twist à réveiller  les macchabées du cimetière voisin.

Fin d'un concert tonique,  donné par des gens  généreux.

 

Ils seront au Lézardrieux Blues Festival en mai!

gilbert gil*movies