Johnny Christmas et The Worldly Savages pour un concert survitaminé au Rock Factory, Pattaya (Thaïlande)

Charles Eloy

Rock Factory est l’un des rares endroits invitant des groupes avec des répertoires originaux.

Rock Factory se trouve dans un quartier au centre de Pattaya avec des bars karaoké, des salons de massage, des restaurants et autres endroits de divertissement. L’ambiance est assurée avec un air de liberté.

Il y a nombre d’établissements où des groupes de reprises se produisent. Leur répertoire est orienté vers le pop, soft rock ou hard rock en tenant compte de l’âge de la clientèle entre 60 et 80 ans, revivant leurs années de gloire.

Ce soir, au programme, Johnny Christmas et The Worldly Savages qui sont en tournée en Thaïlande.

Johnny Christmas se définit comme un pirate EMO, le fils caché du Père Noël offrant de la musique et débilités diverses. Emo est un style musical de pop punk, souvent caractérisé par l’expression de soi. Il y a huit ans, Johnny (musicien et ingénieur de son) quitte Montpellier (France) pour s’installer sur l’île de Koh Pha Ngan en Thaïlande. Maintenant, il organise des concerts et événements culturels et il possède un studio dans la jungle.

Située dans le sud-ouest de la Thaïlande, Ko Pha Ngan est une île réputée pour ses Full Moon Parties mensuelles, des fêtes nocturnes animées, qui suivent le calendrier lunaire.

Ses chansons racontent son vécu en Thaïlande qui est complètement différent de la routine de la société européenne structurée. Sur YouTube, la vidéo « Stuck in Thaïland » relate ses aventures au quotidien.

Sur scène, Johnny Christmas est à la basse, accompagné de deux guitaristes et un batteur.

Les guitaristes alternent à tour de rôle les solos et guitare rythmique. Celui à la gauche de la scène est un Asiatique avec des lunettes solaires lui donnant un look à la Jacques Dutronc. Le second a des cheveux longs. Un véritable challenge pour que ces derniers ne se mêlent pas aux cordes de la guitare. Le groupe, excepté le batteur, effectue une chorégraphie à la Status Quo, reprise maintes fois dans les académies de danses et salles de fitness et sport. Simple, mais efficace. Quand Johnny sort de sa jungle, il se déchaîne.

La soirée se clôture avec The Worldly Savages, un groupe avec un répertoire folk punk aux influences ethno.

A l’âge de vingt-cinq ans, Erik, le chanteur de The Wordly Savages quitte le Canada en 2008 pour vivre entre Londres et Belgrade (Serbie). Il a déjà plus de 300 concerts à son actif avec des musiciens de toutes nationalités. Ces chansons contiennent des thèmes à dimension humaine, tirés de ses expériences (se libérer de la monotonie et conditions sociales, reprogrammer son esprit en coupant les amarres). Il utilise les outils de la culture digitale afin de voyager et partager sa musique transculturelle internationalement. Il passe également une partie de sa vie sur l’île paradisiaque de Koh Pha Ngan.

Erik à la guitare est principalement au chant. Il est souvent accompagné par la violoniste virtuose ,pleine de charme. Son batteur a pris les précautions. Ces cheveux sont enroulés dans un grand chignon. Le bassiste, quant à lui a le crâne rasé.

La violoniste apporte des couleurs musicales issues de différents horizons. Les musiciens forgent une alchimie sonore unique, mêlant les rythmes effrénés des Balkans et le punk pour des morceaux festifs et surprenants. Ils dynamitent les styles et les conventions pour un concert survitaminé. La preuve, leur énergie dégage de la chaleur et ils se désaltèrent régulièrement en buvant de la bière.

Un grand merci à Rock Factory pour l’initiative de programmer de la musique actuelle.

Toute la soirée était remplie de décibels à volonté pour une audience médusée avec amusement. Les musiciens de Johnny Christmas et Erik and The Worldly Savages sont des personnalités attachantes, des bêtes de scène authentiques qui communiquent leur philosophie avec le public. Leur répertoire convient également pour enflammer la foule des festivals pour une soirée réussie. Ils amènent un vent de liberté dans la réflexion et l’action, une notion qui tente à se perdre dans notre civilisation occidentale formatée.